Le burnout, c’est un peu le fléau silencieux de notre génération. Une maladie psychologique invisible, insidieuse, les signes du burnout sont parfois difficile à reconnaître, et pourtant si fréquents. Peut-être que toi aussi, tu t’es fait happer par cette fameuse « hustle culture » – cette culture de la performance, du toujours plus.
Les signes du burnout, ce n’est pas juste être fatigué. C’est quand ton corps et ton esprit crient à l’unisson : « stop ». Mais pourquoi est-ce qu’on en arrive là ? Et surtout, comment rebondir après ça ? Ce que je te propose ici, ce n’est pas une solution miracle, mais quelques pistes de réflexion pour comprendre ce qui se joue… et transformer cette épreuve en véritable levier de croissance.
Les signes du burnout : quand le corps et l’esprit tirent la sonnette d’alarme
Les signes du burnout peuvent se manifester de mille façons. Il n’y a pas une seule manière de le vivre. C’est souvent un mélange de symptômes qui, ensemble, pointent vers ce diagnostic. En général, on parle d’un surmenage prolongé qui mène à un épuisement profond, autant physique qu’émotionnel.
Voici quelques signes du burnout fréquents à surveiller :
- Troubles du sommeil : insomnie, difficultés à s’endormir, réveils fréquents, besoin excessif de sommeil ou, au contraire, sommeil réduit… bref, un changement dans ton rythme habituel.
- Mal-être, déprime, cynisme : tu te sens vide, apathique, plus rien ne t’émerveille. Même les choses qui te faisaient plaisir avant n’ont plus aucun effet. Tu perds le sens.
- Fatigue chronique et intense : une fatigue écrasante, constante, qui ne passe pas avec du repos. Tu dois lutter pour tenir debout, littéralement. Être epuisé tout le temps.
- Irritabilité, hypersensibilité émotionnelle : tu réagis au quart de tour, pour un rien. Tu sens que tu perds le contrôle de tes émotions, et ça peut être très frustrant.
- Douleurs physiques : maux de tête, douleurs musculaires, tensions dans la nuque, troubles digestifs… parfois même des syndromes comme la fibromyalgie. Une véritable souffrance qui peut devenir chronique.
- Problèmes alimentaires : perte d’appétit ou, au contraire, envie de manger en continu. Ton rapport à la nourriture change.
- Isolement progressif : voir du monde devient une corvée. Tu t’éloignes petit à petit des autres, car le travail prend toute la place, et tu n’as plus l’énergie pour tes relations sociales. Tu vis un désengagement total.
- Anxiété et immunité en berne : ton niveau de cortisol explose, tu tombes malade tout le temps — souvent les weekends ou pendant les vacances, justement quand tu relâches la pression.
- Baisse d’empathie : tu n’as tout simplement plus l’énergie de t’intéresser aux autres. L’attention que tu offrais naturellement devient un effort trop lourd.
- Crises de panique, souvent liées au travail : juste y penser te donne des palpitations, des sueurs, un nœud au ventre.
- Troubles cognitifs : tu as du mal à te concentrer, à réfléchir, à prendre des décisions. Ton cerveau fonctionne au ralenti.
Ce n’est pas parce que tu ne coches pas toutes les cases que ce n’est pas un burnout. Écoute ton corps, ton cœur, ton ressenti. Tu es ton meilleur baromètre.
Les réseaux sociaux : un miroir déformant
Oui, on en parle beaucoup, mais c’est pour une bonne raison. Les réseaux sociaux peuvent sérieusement contribuer à ton épuisement mental.
Tu ouvres Instagram :
Lucie vient de se marier. Magnifique robe, lieu de rêve, ça a dû coûter une fortune. Quelle chance !
Puis tu tombes sur Nathan. Il voyage autour du monde depuis 9 mois, là il est au Machu Picchu. Et toi ? Tu dois te lever à 7h demain pour aller bosser.
Sur LinkedIn, c’est Mark qui lance sa boîte et donne une conférence inspirante devant 200 personnes. Marie, elle, vient d’être promue Senior Manager à 27 ans. Elle avance à toute vitesse. Et toi ? Tu te sens à la traîne.
Tu vois le tableau ? Ces petites comparaisons quotidiennes ne sont pas anodines. Elles créent une pression sourde, qui s’accumule, jusqu’à ce qu’on craque. On ne se compare plus à notre entourage proche… mais à la planète entière. Aux célébrités. Aux anciens collègues. À cette personne qu’on a vue une fois en soirée en 2018. C’est un déluge de stimulations, d’images, de récits de réussite, souvent filtrés, toujours partiels.
Résultat ?
- On en vient à croire que notre vie est insuffisante.
- On court après une illusion de perfection.
- Et surtout, on oublie de respirer.
D’un point de vue neurosciences, c’est la cacophonie : dopamine à gogo, surcharge cognitive, attention en vrac. Ton cerveau sature. Et paradoxalement, tu deviens de moins en moins capable de te concentrer sur ce qui compte vraiment.
Heureusement, il existe plein de petites stratégies pour reprendre le pouvoir sur ta relation aux réseaux. J’en parle d’ailleurs plus en détail dans cet article sur l’addiction aux réseaux sociaux, si tu veux aller plus loin: Addiction au téléphone : Comprendre et surmonter cette dépendance moderne
Mais tu peux déjà commencer tout doux, sans te transformer en ermite digital.
Apple (et Android aussi) propose une fonctionnalité qui te permet de fixer une limite de temps sur les apps : une fois atteinte, elles se bloquent automatiquement. Simple et efficace.
Envie de passer au niveau supérieur ? Certains choisissent de passer à un « dumb phone », un téléphone “bête”, sans réseaux, sans distractions. Tu retrouves l’essentiel : téléphoner, envoyer un SMS, et basta. Il y a un super article de Futura Sciences à ce sujet.
Mais tu n’as pas forcément besoin de tout changer. Parfois, une micro-pause avant d’ouvrir une appli suffit à créer un déclic.
La prochaine fois que tu t’apprêtes à ouvrir Instagram, TikTok ou LinkedIn, pose-toi une question simple :
Pourquoi je le fais ? Qu’est-ce que je cherche là, maintenant ? Est-ce que ça va vraiment me faire du bien ?
Ce petit réflexe peut te sembler insignifiant, mais il installe une forme de présence à soi, et te redonne un peu de pouvoir dans une mécanique qui, souvent, nous embarque sans qu’on s’en rende compte.
Ne pas poser ses limites : un aller simple vers l’épuisement
Tu sais dire non ?
Pas un petit « peut-être », ou un « je verrai ce que je peux faire ». Un vrai NON franc et assumé ?
Ce n’est pas inné. C’est une compétence, et probablement l’une des plus importantes à développer à l’âge adulte.
Les signes du burnout, arrivent souvent quand on dépasse nos limites trop souvent, trop longtemps.
Ta collègue part en vacances, on te refile son projet. Tu acceptes.
Ton client veut changer un détail. Ce “petit détail” te prend deux jours.
Ton manager toxique multiplie les demandes urgentes. Tu ne dis rien.
Et ça s’accumule. Jusqu’à l’explosion.
Pour éviter ça, je te propose une idée simple : chaque vendredi, bloque 1h de rendez-vous avec toi-même. Oui oui, un vrai meeting, dans ton agenda. Pose-toi ces questions :
- Où ai-je respecté mes limites cette semaine ?
- Où est-ce que je les ai franchies ?
- Pourquoi ? Qu’est-ce que j’en retiens ?
Tu verras, ce petit rituel peut changer beaucoup de choses.
Une autre chose que tu peux essayer, c’est ce que j’appelle le « non positif ». L’idée est simple : tu dis non… mais avec une ouverture.
Plutôt que de dire un non sec, tu proposes une alternative réaliste. Par exemple :
- « Non, je ne peux pas prendre ce projet tel quel… mais je peux le faire si quelqu’un m’aide. »
- « Oui, mais seulement si on repousse un peu la deadline. »
- « OK, mais alors on décide ensemble quel projet je priorise en premier. »
L’objectif, c’est de négocier sans te sacrifier.
Formuler les choses comme ça peut vraiment t’aider si tu fais partie de ces personnes (coucou les people pleasers) qui ont du mal à dire non sans se sentir mal. Le « non, mais oui si… » est une façon plus douce et constructive d’exprimer tes limites, tout en restant dans la coopération.
Et tu verras, souvent, les gens comprennent bien mieux que ce qu’on imagine. Tu n’as pas à tout porter sur tes épaules.
Après tous ces efforts, si malgré tout rien ne change, il est peut-être temps de te poser une vraie question : est-ce ton environnement de travail qui ne te convient pas ? Cela peut venir de plusieurs facteurs : des collègues avec qui tu ne t’entends pas, une ambiance au travail pesante, la perte de sens dans ce que tu fais, l’absence de sentiment d’accomplissement personnel, une surcharge de travail imposée par ton N+1, un manque de reconnaissance ou de récompense de tes efforts, des exigences excessives, voire une charge de travail excessive au quotidien. Tous ces éléments peuvent mener à un sentiment d’inutilité et t’épuiser petit à petit.
Dans ce cas, prends du recul. Autorise-toi à refaire le point : est-ce que ce travail correspond encore à tes valeurs et à tes besoins ?
Et surtout, si tu fais face à du harcèlement au travail, il est essentiel d’en parler et de demander de l’aide. Même si le premier pas peut sembler difficile et douloureux, rappelle-toi que personne n’a le droit de porter atteinte à ton bien-être mental, à ta sécurité physique ou à ton estime de soi.
Renseigne-toi : certaines entreprises disposent d’une personne de confiance, d’un référent ou d’un service RH spécialement dédié à ce type de problème. Et si tu n’oses pas en parler directement, commence par confier tes doutes à un proche : avoir un soutien peut rendre la démarche plus facile.
Parce qu’à la longue, ce genre de comportement répété use, fragilise ton estime de soi et peut mener à des troubles graves comme un stress post-traumatique.
Faire trop de choses qui ne te nourrissent pas
Parfois, ce n’est même pas la charge de travail ou un mauvais manager qui t’épuise. C’est le contenu même de ton job.
On reste dans des postes par sécurité, par habitude, parce qu’on ne sait pas quoi faire d’autre. Et on se vide à petit feu.
Attention, tous les jobs ont leur lot de tâches ingrates – ça fait partie du jeu. Mais si 80 % de ton temps est consacré à des activités qui t’épuisent, c’est peut-être le signal d’alarme qu’il te fallait.
Prends ce moment de pause pour te poser les bonnes questions :
- Qu’est-ce qui m’anime ?
- Quelles sont mes valeurs ?
- Dans quoi est-ce que je me sens aligné(e), vivant(e) ?
- Est-ce que je reçois de la reconnaissance pour mes efforts?
Tu n’as pas besoin de tout plaquer. Parfois, un switch de poste dans la même boîte, une pause carrière, ou un projet parallèle peuvent suffire. Le plus important, c’est de reconnecter avec ce qui te donne de l’énergie. L’idée est d’avoir des choses pour te ressourcer, même si c’est simplement une activité sportive ou autre en dehors du travail. Avoir un équilibre entre ce qui te prends de l’énergie et ce qui t’en donnes.
Bien sûr, il existe encore de nombreuses autres raisons qui peuvent te mettre sur la voie du burnout. Ces causes sont multiples et surtout très personnelles : être parent solo peut conduire à un burnout parental, pratiquer une activité physique trop intense en parallèle d’un travail exigeant peut accélérer l’épuisement, sans oublier les problèmes familiaux, les soucis de couple ou encore des problèmes de santé chroniques.
Tu l’auras compris : le burnout est souvent lié au travail… mais pas uniquement.
Parfois, prendre le temps de se poser les bonnes questions — idéalement avec l’aide d’un professionnel de santé — permet de mettre des mots sur ce que tu traverses. Et c’est souvent la première étape pour mieux comprendre ton vécu, retrouver de la clarté et transformer cette expérience difficile en un véritable levier de croissance personnelle.
Les signes du burnout ne sont pas une faiblesse, mais une boussole
Être en burnout, ce n’est pas « échouer ». C’est ton corps qui dit :
Je ne peux plus continuer comme ça.
Tu te sens vidé(e). Mentalement. Physiquement. Chaque petite tâche devient une montagne. Et c’est normal. Ce que tu vis est réel. Il est naturel de ressentir un sentiment d’échec, de la culpabilité, ou même du jugement envers toi-même. C’est normal et c’est ok. Mais attention : rester trop longtemps enfermé(e) dans ces émotions peut t’empêcher de prendre du recul et d’avancer.
Le plus difficile ? T’accorder de la bienveillance. On sait le faire pour les autres, mais pour soi, c’est une autre histoire…
Un petit exercice guidé (inspiré de la méditation et de l’hypnose)
Je t’invite à essayer ce simple exercice. Si tu ne le sens pas, ne te force pas. L’idée est d’expérimenter, avec curiosité et ouverture d’esprit.
- Assieds-toi confortablement dans un endroit calme.
- Ferme les yeux et imagine un lieu qui t’apaise : un champ ensoleillé, une forêt, ta chambre d’enfance, la mer…
- Visualise-toi enfant, debout devant toi. Laisse venir les images.
Puis, demande-toi :
- Que voudrais-tu lui dire ?
- Quels sont ses besoins ?
- Te reproches-tu sa fatigue, son épuisement ?
- Ou au contraire, as-tu envie de le/la rassurer ?
Cet exercice peut paraître déstabilisant, surtout si tu n’as pas l’habitude de la méditation ou de l’hypnose. N’hésite pas à en parler à un professionnel de santé mentale si tu souhaites le pratiquer accompagné(e).
Les signes du burnout comme signal pour ralentir
Et si c’était justement le moment de ralentir pour mieux repartir ?
Comme quand tu es cloué au lit avec une grippe, ton corps a besoin de repos. Il mérite d’être écouté. Cet état d’épuisement, ces signes de burnout sont là pour te ramener à toi, à tes priorités, et t’aider à poser les bonnes questions.
Un travail sur tes valeurs personnelles et professionnelles peut être une piste précieuse. Si le sujet t’intéresse, je t’invite à lire mon article à ce propos: Trouver ses valeurs en 4 étapes simples
D’ailleurs, la thérapie ACT (Acceptance and Commitment Therapy) est une approche puissante pour retrouver un équilibre et vivre une vie alignée avec tes valeurs profondes. Elle peut être un vrai coup de pouce pour transformer cette épreuve en chemin de croissance.
Rebondir : un moment d’apprentissage
Une fois le plus dur passé, prends un moment pour analyser ce qui s’est passé :
- Quelles limites ai-je franchies ?
- Quels besoins ai-je ignorés ?
- Qu’est-ce qui m’a poussé(e) à m’oublier ?
Et surtout : demande de l’aide. Tu n’as pas à porter ça seul(e).
Parler à un professionnel, un ou une psychologue, un psychiatre, un coach peut t’aider à :
- déconstruire la culpabilité qui accompagne souvent le burnout,
- identifier ce qui te draine ou te ressource,
- remettre du sens dans ton quotidien.