Pourquoi est-ce que je fais toujours les mêmes erreurs ? Pourquoi je me retrouve systématiquement dans les mêmes schémas relationnels ? Peut-être que tu te dis parfois : « Je n’arrive pas à changer mes habitudes, à me parler autrement, à moins me critiquer ».
Ces questions sont courantes en psychologie. Elles révèlent souvent un malaise profond, ancré dans le subconscient : l’impression qu’il y a quelque chose en nous qui agit comme un frein, un obstacle qu’on ne parvient pas à identifier. Parfois, on a le sentiment de s’autodétruire, de répéter les mêmes galères, d’attirer toujours les mêmes personnes toxiques ou situations compliquées.
Bien sûr, tout ne peut pas être expliqué par le subconscient. Il existe de nombreuses façons d’aller de l’avant, comme un travail en profondeur avec un psychologue. Mais ici, j’aimerais te proposer une solution à la fois simple et puissante, une méthode qui m’a aidée, ainsi que d’autres, à dialoguer avec soi-même. Cette technique permet parfois de découvrir des choses enfouies, des refoulements, des vérités que nous n’étions pas prêts à affronter jusqu’ici. Ce sont les choses que nous avons inconsciemment décidé d’oublier.
Le subconscient, qu’est-ce que c’est exactement ?
Le subconscient, c’est cette partie de nous qui fonctionne en arrière-plan, à l’opposé de notre esprit conscient. Ce sont nos automatismes, nos instincts, nos intuitions, nos pulsions, mais aussi toutes ces pensées et croyances profondément ancrées dont nous n’avons pas toujours conscience.
Parfois, ce sont des traumatismes ou des croyances négatives sur nous-mêmes que notre cerveau a décidé de mettre de côté, de ranger dans un tiroir, parce qu’y faire face serait trop douloureux. Ce mécanisme d’auto-protection est utile, mais il peut aussi nous limiter dans notre évolution. En psychologie cognitive, on appelle cela les processus implicites.
Pour comprendre ce qu’est le subconscient, imagine que ton cerveau est un ordinateur. Dans cet ordinateur, il y a de nombreux composants essentiels, mais l’un des plus importants est la carte mère. Pourquoi ? Parce que c’est sur cette carte que tout est programmé : elle détermine le fonctionnement de l’ordinateur.
Maintenant, visualise l’écran de l’ordinateur. Ce que tu vois à l’écran, ce sont les résultats visibles des programmes installés : les applications que tu utilises, les images, les vidéos. Mais ce que tu ne vois pas, c’est tout ce qui se passe en coulisses, dans la carte mère. C’est là que le subconscient entre en jeu.
Le subconscient, ou processus implicites comme on l’appelle en psychologie cognitive, est cette « carte mère » invisible. Il influence toutes nos pensées, nos comportements, nos émotions, sans que l’on s’en rende compte. Il contient les « programmes » qui régissent nos automatismes, nos croyances, et parfois même nos blocages.
Un informaticien, tout comme un psychologue, est capable d’ouvrir cet ordinateur pour examiner la carte mère. En cas de bugs – des comportements répétitifs, des pensées négatives, des habitudes toxiques – il peut explorer ce qui ne fonctionne pas correctement, et t’aider à reprogrammer le système. Parfois, il suffit d’une petite modification dans la programmation pour que tout redevienne fluide.
Mais voici la bonne nouvelle : tu n’as pas besoin d’être un informaticien professionnel pour comprendre ton propre « ordinateur ». Avec un peu de curiosité et les bonnes méthodes, tu peux aussi ouvrir cette fameuse « carte mère ». Parler à ton subconscient, c’est comme regarder à l’intérieur de l’ordinateur pour comprendre d’où viennent les bugs. Une fois que tu les identifies, il devient plus facile de les corriger et d’ajuster la programmation.
Le subconscient en psychanalyse
S’il y a bien une école de pensée qui adore parler du subconscient, c’est la psychanalyse. Sigmund Freud, grand psychanalyste, a d’abord utilisé le terme subconscient dans ses travaux sur l’hystérie, un sujet très en vogue à l’époque. Petite anecdote insolite : c’est d’ailleurs en tentant de “relâcher” l’hystérie féminine via des orgasmes que les premiers sex-toys ont vu le jour. Les thérapeutes de l’époque, fatigués par cette méthode manuelle, ont inventé des solutions mécaniques.
Cependant, Freud a rapidement remplacé le terme subconscient par inconscient, qu’il considérait plus précis. Pour lui, l’inconscient ressemblait à un iceberg : la partie visible au-dessus de l’eau représente nos pensées et comportements conscients, tandis que la partie immergée, cachée mais bien plus vaste, symbolise notre inconscient, regorgeant de désirs, peurs et conflits profondément enfouis.
Pourquoi est-il important de parler à son subconscient ?
Le subconscient joue un rôle clé dans nos décisions, nos émotions et nos besoins les plus profonds. Il influence nos comportements bien plus qu’on ne le pense, souvent de manière invisible. As-tu déjà ressenti ce besoin de mieux te comprendre ? De dénouer ces schémas répétitifs qui semblent te suivre partout, comme des ombres silencieuses ? Souffres-tu de problèmes psychosomatiques ? Comprendre et dialoguer avec son subconscient, c’est comme allumer une lampe torche dans une pièce sombre. Cela permet de mettre en lumière des aspects de nous-mêmes que nous ignorions ou que nous avions choisi d’éviter. Des croyances négatives deviennent conscients. Dans cet article, je te propose de découvrir une méthode simple et accessible pour entrer en dialogue avec ton subconscient : une technique d’écriture intuitive avec ta main non dominante qui pourrait bien t’apporter des réponses inattendues.
Jusqu’à ce que vous rendiez l’inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous appellerez ça le destin. – Carl Gustav Jung
La méthode d’écriture avec la main gauche : un outil puissant pour dialoguer avec son subconscient
La méthode que je te propose est simple, accessible et nécessite peu de choses : une feuille, un stylo, et toi !
Voici les étapes pour accéder à l’inconscient :
Étape 1 : Choisis un moment calme
Installe-toi dans un endroit où personne ne pourra te déranger. Si ça te met à l’aise, prépare-toi un thé ou un café pour te mettre dans une ambiance apaisante. Prends une feuille et un stylo, et pose-toi.
Étape 2 : Écris une question avec ta main dominante
Pose une question claire et simple à ton subconscient. Cette question doit être liée à un problème ou à une préoccupation actuelle. Par exemple :
- « Qu’est-ce dont j’ai besoin en ce moment ? »
- « Pourquoi est-ce que je me sens bloqué(e) ? »
Étape 3 : Réponds avec ta main non dominante
Change de main ! Si tu es droitier(ère), prends le stylo dans ta main gauche, et laisse-la écrire. Ne cherche pas à forcer ou à contrôler ce qui sort. Laisse venir les mots, même s’ils te paraissent incohérents ou maladroits. C’est normal que ce ne soit pas facile au début.
Étape 4 (optionnel) : Compare avec une réponse écrite de ta main dominante
Si tu en ressens le besoin, tu peux répondre à la même question avec ta main dominante, puis comparer les deux réponses. Cela peut t’apporter un éclairage différent.
Étape 5 : Lis ce que tu as écrit
Une fois que tu as fini, prends le temps de lire ce que ta main non dominante a écrit. Reste ouvert(e) et curieux(se) face aux réponses, même si elles te surprennent ou te déstabilisent.
Quand le subconscient révèle des réponses difficiles à accepter
Parfois, ce que tu vois écrit peut être douloureux ou perturbant. Par exemple, si tu lis : « J’ai besoin d’espace, de me donner de l’amour, car je me suis négligé(e) trop longtemps », cela peut être une prise de conscience difficile, surtout si cela implique des décisions importantes, comme mettre fin à une relation ou revoir des habitudes de vie.
Prends le temps de digérer ces informations. Respire, accueille les émotions qui surgissent, et donne-toi l’espace nécessaire pour les comprendre. Le changement ne se fait pas en un jour, et c’est tout à fait normal. Mais maintenant que tu comprends mieux, tu peux faire des choix conscients pour aller mieux.
Et si tu n’y arrives pas ?
« Je n’arrive pas à écrire, rien ne vient »
Pas de panique. Parfois, on n’est tout simplement pas prêt. Peut-être que tu n’es pas dans le bon état d’esprit ou que la question te semble trop difficile à affronter. Ce n’est pas grave. Essaie de :
- Poser une question différente, plus simple.
- Écrire une première réponse avec ta main dominante pour « ouvrir la voie».
- Faire un exercice de relaxation ou de méditation avant de commencer.
Et si malgré tout rien ne vient, c’est ok. Cette méthode ne convient pas forcément à tout le monde. D’autres outils comme la méditation, l’hypnose ou encore la thérapie peuvent être tout aussi efficaces pour explorer ton subconscient. Il y a aussi des méthodes corporelles qui peuvent aider comme le yoga, les massages, ou encore le théatre ou la danse. Reste bienveillant(e) envers toi-même et vois ça comme un exercise experimentale. Il faut aussi noter que parfois, notre cerveau nous empêche d’accéder un souvenir ancré dans l’inconscient, souvent lié à un traumatisme réel que nous avons vécus. Il fait ça pour nous protéger. Donc, parfois, il vaut mieux ne pas chercher à accéder à cet évènement hors d’un cadre de psychothérapie.
« Ce que j’écris ne m’apprend rien de nouveau »
Peut-être que tu connaissais déjà la réponse, mais que tu n’étais pas encore prêt(e) à l’accepter pleinement. Se comprendre est une étape clé vers le changement, mais cela ne suffit pas toujours. Pose-toi une question honnête : « Est-ce que j’ai activement mis en place des actions pour changer ? »
- Si oui, peut-être que le problème persiste parce que ton subconscient a encore besoin de temps pour « désapprendre » cette peur ou ce comportement. Sois patient(e) avec toi-même.
- Si non, alors tu sais ce qu’il te reste à faire. Prends des mesures, même petites, pour avancer dans la direction qui te semble juste. Si besoin, fais appel à un professionnel pour t’accompagner dans ce cheminement.
Chacun est unique, et l’accès à son subconscient varie d’une personne à l’autre. Cette méthode est un outil parmi d’autres, mais elle n’est pas universelle. Si elle ne fonctionne pas pour toi, explore d’autres pistes : méditation, visualisations, prières, hypnose. L’essentiel est de trouver ce qui te correspond pour t’aider à avancer.
Pourquoi cette méthode peut fonctionner : le lien entre cerveau et écriture
Il est bien connu en psychologie que l’écriture peut être un outil puissant pour se libérer de ses émotions et mieux se comprendre. Que ce soit à travers un journal intime, une lettre jamais envoyée ou une liste de pensées, le simple fait de poser ses mots sur papier peut avoir des effets thérapeutiques. Il existe même une discipline, la graphologie, qui s’intéresse à notre style d’écriture (grande, cursive, fine, anguleuse…), suggérant que ces traits pourraient refléter notre état mental et émotionnel.
Mais qu’en est-il de la main que l’on utilise pour écrire ?
Actuellement, il n’existe pas de preuves scientifiques spécifiques démontrant que l’écriture avec la main non dominante permet un accès direct au subconscient. Cette méthode n’est donc pas universelle et ne peut pas garantir des résultats pour tout le monde. Elle repose davantage sur des anecdotes de personnes ayant expérimenté des changements ou des prises de conscience grâce à cette pratique.
Cela dit, plusieurs études scientifiques en neurosciences offrent des pistes intéressantes qui pourraient expliquer pourquoi cette méthode semble fonctionner pour certains. Ces recherches explorent des liens entre la créativité, la gestion du stress, le contrôle de soi et l’utilisation de la main non dominante. Voyons cela de plus près.
Boost de créativité
L’utilisation de la main non dominante stimule l’hémisphère droit du cerveau, souvent associé à la créativité et à la pensée divergente. Des études ont montré que cette activation améliore les performances dans des tâches créatives (Goldstein et al., 2010).
Réduction du stress et des symptômes dépressifs
Des exercices impliquant la main non dominante favorisent la neuroplasticité, ce qui peut réduire le stress et améliorer l’humeur. En combinaison avec un traitement médical, ils ont également été associés à une amélioration significative des symptômes de dépression (Boyraz et al., 2021).
Amélioration de la maîtrise de soi
Effectuer des tâches quotidiennes avec la main non dominante renforce le contrôle des impulsions et des émotions, agissant comme un entraînement pour la régulation émotionnelle (Denson et al., 2012).
Renforcement des connexions cérébrales
Ces exercices améliorent la coordination entre les deux hémisphères cérébraux, en renforçant les connexions motrices et cognitives essentielles pour des performances équilibrées (Phillip & Frey, 2016).
Les bienfaits de parler à son subconscient grâce à l’écriture intuitive
Même si cette méthode n’a pas de fondement scientifique solide, elle ne présente aucun risque et peut offrir des avantages intéressants. Que ce soit réellement ton subconscient qui s’exprime ou non, cette pratique peut t’aider à explorer des aspects de toi-même auxquels tu n’avais peut-être pas prêté attention. Voici ce qu’elle peut apporter :
- Mieux se comprendre : Elle peut révéler des vérités enfouies ou des pensées que l’on n’osait pas formuler, permettant ainsi une meilleure compréhension de ses besoins profonds. Ceci peut aider si on souffre d’un problème psychosomatique.
- Développer l’intuition : En laissant libre cours à l’écriture intuitive, tu peux renforcer ta capacité à écouter ton instinct et tes émotions.
- Trouver des solutions nouvelles : En prenant du recul et en te reconnectant à toi-même, tu peux découvrir des perspectives inédites sur des problèmes qui te préoccupent.
- Favoriser l’écoute de soi : Cette méthode encourage à s’accorder un moment de calme et d’attention, une démarche essentielle pour cultiver le bien-être intérieur.
Bonus : Ressource gratuite pour t’aider à dialoguer avec ton subconscient
Pour t’aider à intégrer cette pratique dans ton quotidien, je t’ai préparé un PDF téléchargeable gratuitement ! Ce guide te fournira tout ce dont tu as besoin pour te lancer et approfondir l’expérience. Voici ce que tu y trouveras :
- Des instructions claires : Étape par étape, apprends à pratiquer cet exercice de manière simple et efficace.
- Des pages dédiées à l’écriture : Imprime-les ou utilise-les comme modèle pour tes séances d’écriture intuitive.
- Des questions pour aller plus loin : Après l’exercice, explore des pistes de réflexion pour approfondir tes découvertes et mieux comprendre tes besoins.
En bref
Utiliser ta main non dominante pour dialoguer avec toi-même et explorer ton subconscient peut être une méthode bénéfique pour mieux t’écouter et avancer dans ta vie. Bien qu’elle ne repose pas sur des preuves scientifiques concrètes, cette pratique peut parfois révéler des réponses inattendues à des questions que tu te poses. Cependant, elle n’est pas universelle : si elle ne fonctionne pas pour toi, c’est tout à fait normal. L’essentiel est de rester bienveillant et patient envers toi-même.
La méthode est simple :
- Prépare un moment calme : Installe-toi dans un endroit tranquille où tu ne seras pas dérangé(e).
- Écris une question avec ta main dominante : Pose une question qui te préoccupe ou te bloque. Exemple : « De quoi ai-je besoin en ce moment ? »
- Réponds avec ta main non dominante : Laisse ta main écrire librement sans chercher à contrôler ou à comprendre immédiatement.
- Lis ce que tu as écrit : Observe ce qui ressort sans jugement, avec curiosité et ouverture.
- (Optionnel) Compare avec une réponse écrite de ta main dominante : Cela peut t’aider à voir des nuances ou des pistes complémentaires.
Prends le temps d’accueillir ce qui émerge et de réfléchir à comment intégrer ces découvertes dans ta vie. J’espère que cet outil te permettra d’approfondir ton développement personnel et ta découverte de l’inconscient.